Cette fois ci, c'est une petite escapade à Marseille ...
Marseille est une ville hyper bruyante, très sale par endroits et en plein travaux actuellement puisque la ville redessine complètement son centre ville.
Mais voici quelques photos d'endroits intéressants (Il y en a certainement encore plein d'autres !)
Avec bien sur, l'emblématique camion PIZZAS
Circuit "Massif de la sainte Baume"
Voici un circuit que nous avons fait dans le massif de la sainte Baume.
Il fait 116 km en partant du vieux port de Marseille et en passant par Gémenos, Roquevaire, Saint Zacharie, Saint Maximin, Nans les pins. Il faut bien compter une journée entière, surtout si on a l'intention d'effectuer les deux randonnées du parcours.
L'avantage de ce circuit est qu'il permet d'admirer le paysage et d'approcher une certaine culture provenciale. Il comprend deux randonnées à faire (une à Saint Zacharie et une autre au Mont Pilon) et une visite de Basilique de Saint Maximin la sainte Baume. La route est d'une beauté exceptionnelle après Nans quand il faut redescendre sur Gémenos.
Par contre, j'en extrais que peu de photos pour deux raisons stupides :
- Comme j'oublie de nettoyer mon objectif, certaines photos sont particulièrement tachées,
- Comme j'oublie de prendre ma batterie de rechange, je me retrouve en fin de journée avec un appareil inutilisable.
Première arrêt : La maison de Danielle Jaqui à Roquevaire
On l'appelle "la maison de celle qui peint". Tout millimètre² est décoré.
Comme le Facteur Cheval, son art est basé sur le temps qui créé l'oeuvre. L'art ici est nommé l'art "singulier" ou l'art "brut", l'art "marginal", l'art "autodidacte". Ces artistes d'art contemporain ordinaire sont aussi référencés sous l'appellation "Neuve invention". En anglais, on parle d'art "outsider".
2nd arrêt : Saint Zacharie et l'ermitage de saint Jean du Puy
À Saint Zacharie, on a pris la D85 (tracé en noir sur la carte) au niveau de l'église vers l'Ermitage de St Jean du Puy. La route se transforme rapidement en chemin forestier, très gérable en voiture. La barrière était ouverte et on a à peine lu l'affichette placardée dessus, retenant juste qu'il fallait appeler tel numéro en cas ...(on n'a pas vraiment lu...)
La route-chemin monte monte monte et on débouche sur un endroit désertique, un lieu du maquis utilisé pendant la 2nde GM.
Bien sur, on peut prendre le GR9 et faire toute la montée à pied (tracé en rouge). Mais, bon ... vers 12-13h, avec une température à plus de 30°, je ne vois pas l'intérêt de nous infliger une souffrance alors que l'on peut monter avec l'aide d'un moteur.
À la fin de la route, il y a un très grand parking complètement désert et une montée dans la pinède qui nous mène à un endroit féerique.
On s'est installés pour manger, curieusement intrigués de se retrouver seuls au monde dans un endroit aussi accueillant pour pique-niquer.
Après l'excellent repas de produits fermiers dégotés dans les environs, on s'est aventurés vers le sommet où la petite tour domine la plaine de Trets.
Mais nous n'avons pas pu rester longtemps pour explorer les alentours, car un garde forestier est venu nous faire remarquer que l'endroit est interdit ce jour là, car classé en jour noir.
Ah ! c'était donc pour ça que nous sommes seuls !!!
Le garde excuse volontiers notre manque de civisme car il avoue avoir oublié de fermer la barrière. Et, sans autre forme de procès, il nous raccompagne à la dite barrière qu'il s'empresse de refermer.
C'est vrai, il ne faut pas oublier que l'accès aux massifs est réglementé par une échelle de niveaux de couleurs représentant un niveau de danger de feu de forêt du jaune (accès permis) au noir (accès strictement interdit).
Notre devoir est donc de nous renseigner.
Pour le 30 juillet (donc le lendemain de notre balade à nous), voici la carte, mise à jour ici.
3ème arrêt : saint Maximin-la-sainte-Baume et la basilique
La visite suivante est la basilique de Saint Maximin la sainte Baume.
Cette basilique abrite deux particularités : son orgue du XVIII et la relique du crâne de sainte Marie-Madeleine.
Or, quand nous sommes passés dans cette basilique, c'était une semaine magique :
1. la semaine d'un concours d'orgue
2. la semaine d'exposition des reliques
Alors imaginez l'effet que peut produire la découverte de ceci tandis que l'orgue joue du Bach !
L'effet est tellement surprenant que j'ai voulu fouiller un peu cette histoire de reliques.
Sainte Marie-Madeleine
L'histoire des reliques de Marie-Madeleine est remarquable puisque Vezelay et saint Maximin ont revendiqué au Moyen Âge, la même possession des reliques de cette figure emblématique provençale.
Et quand on sait l'importance de la possession de reliques au Moyen Âge, le symbole que représente Marie-Madeleine, la pécheresse pardonnée (déjà au Moyen Âge, la projection sur la vie des autres est très présente), on comprend mieux la guéguerre qui s'en est suivie.
Pour l'histoire, en 45, les persécutions des Juifs sont très violentes à Jérusalem. Marie-Madeleine, son frère Lazare (le ressuscité), sa soeur Marthe, ainsi que Maximin (disciple de Jésus), Joseph d'Arimathie (celui qui emporte avec lui le saint Graal), Marie-Jacobé (soeur de Marie), Marie-Salomé (mère de Jacques et de Jean) sont mis dans une barque démâtée dans le but de les faire périr.
Seulement, voilà, ils ne meurent pas noyés. Ils abordent dans une ville du delta du Rhône . Marie-Salomé et Marie-Jacobé restent sur place (la ville deviendra en leur souvenir "saintes Marie de la mer"). Lazare va à Marseille et vit dans les grottes à l'emplacement de l'actuel vieux port. Maximin avec Marie-Madeleine partent prêcher dans les montagnes sauvages de Provence. Maximin, premier év^que d'Aix, édifie une petite chapelle dans le village qui portera son nom et la donne à Marie-Madeleine qui s'est retirée pour faire pénitence, dans une grotte de la sainte Baume. Quand Marie-Madeleine meurt, Maximin la fait ensevelir dans sa petite chapelle de saint Maximin.
Seulement la terre de France n'est pas une terre tranquille.
En 710, dans la crainte des Sarrasins, on cache les reliques de Marie-Madeleine... et, après l'an 1000, au moment où la spiritualité en France bat son plein, Vezelay se met à répandre le bruit que les reliques ne sont plus à saint Maximin, mais on été transférées chez eux, à Vezelay.
Pendant 200 ans, tout va bien dans le meilleur des mondes de Vezelay. Les pélerins accourent de toutes parts et Vézelay vit ses années de gloire spirituelle.
En 1265, le rayonnement spirituel de Vezelay déclinant, les moines décident de prouver qu'ils ont bien les reliques de Marie-Madeleine. Ils creusent sous le maître-autel et exhument un coffre contenant des restes humains accompagnés d'une abondante chevelure (très important car Marie-Madeleine aurait essuyé les pieds de Jésus avec) et un certificat d'authenticité signé par Charles le Chauve.
Saint Louis reconnait alors les reliques.
Voilà les moines de Vezealy sauvés !
Mais le doute persiste et, en 1279, sans doute jaloux de la notoriété de Vezelay, appuyé par les revendications du prince de Salerne, neveu de Saint Louis, le comte d'Anjou ordonne les fouilles à Saint Maximin la sainte Baume. On découvre alors plusieurs sarcophages. Le plus beau, celui décoré par des scènes de la vie de Marie-Madeleine est vide ! Mais dans un autre, celui qu'on l'on attribuait à Sidoine, on exhume un crâne (sans la mandibule inférieure) sur lequel adhère encore des chairs putréfiés à l'endroit où Jésus ressuscité aurait touché Marie-Madeleine lors de son apparition le matin de Pâques. En plus, "lorsqu'on ouvrit le tombeau, il se répandit une grande odeur de parfums, comme si on eût ouvert un magasin rempli d'essences aromatiques les plus suaves."
On trouve également un premier manuscrit qui indique qu'en "L'an de la nativité du Seigneur 710, le 6ème jour du mois de décembre, sous le règne d'Eudes, très bon roi des français, au temps des ravages de la perfide nation des sarrasins, ce corps de la très sainte et vénérable Marie-Madeleine a été, à cause de la crainte de ladite perfide nation, transféré très secrètement, pendant la nuit, de son sépulcre d'albâtre dans celui-ci qui est de marbre, duquel on a retiré le corps de Sidoine, parce qu'ici il est plus caché."
Enfin, on découvre aussi une inscription sur une tablette de bois "Ici repose le corps de sainte Marie-Madeleine."
Deux reliques pour une même personne, ça fait désordre.
La Pape, Boniface VIII, procède à une reconnaissance officielle et revient sur sa décision première : les reliques de Marie-Madeleine sont à Saint Maximin la sainte Baume et les reliques de Sidoine sont à Vezelay.
Fin de l'histoire ?
Et bé non, parce qu'en 1974, l'Institut d'archéologie méditerranéenne anthropologique examine tous les restes accessibles : ceux trouvés à saint Maximin (crâne + peau + 1 vertèbre + fragment d'os), ceux trouvés dans la grotte de la sainte Baume (extrémité du tibia + 1 éclat d'os + quelques cheveux) et ceux trouvés à Paris dans l'église de sainte Marie-Madeleine (1 morceau de fémur gauche).
Je vous laisse juger vous mêmes leurs résultats :
"Les ossements dits de Marie-Madeleine provenant de la crypte de la basilique de Saint-Maximin et de l'église de la Madeleine à Paris appartiennent à une femme d' 1,48 m, âgée d'environ 50 ans, de type Méditerranéen gracile."
Et la datation ? L'étude n'en parle pas !
Mes sources :
- Trouillet, M.C., À propos de la découverte des reliques de sainte Marie-Madeleine, 1980
- Marie-Madeleine et la tradition
- Sainte Marie-Madeleine, Marie-Madeleine à la sainte Baume
La journée est décidément exceptionnelle et nous reprenons la route vers le massif de la sainte Baume, encore sous le charme de la chance qui nous suit et sous l'effet stupéfiant de l'exposition de ce crâne.
4ème arrêt : le mont Pilon du massif de la sainte Baume.
Nous avons eu la 3ème chance d'emprunter la route D80 qui va de Nans les pins à Gémenos dans ce sens, c'est à dire celui de la descente vers Marseille.
La vue est extraordinaire, mais je n'ai sauvé aucune photo.
Nous nous sommes garés, non pas à l'Hotellerie, mais au carrefour des "3 chênes" et on a commencé la montée vers le mont Pilon, sans aller vers la grotte de Marie-Madeleine.
Voici les quelques photos "propres" que j'ai pu extraire avant que mon appareil, mort de faim, s'éteigne.
Le lendemain, journée rouge, impossible d'aller dans les calenques.
Alors on se rabat sur une petite plage pas trop encombrée
Juste en face de l'île d'If et son château.
Pour rêver le temps d'un lundi au soleil.