Victoire sur 14 jours ! 2 semaines !
Il parait que je devrais en être fière ...mais je comprends que ce n'est pas une affaire de volonté. C'est une histoire d'apprentissage, apprendre à dominer les appels et les remarques du diablotin de l'épaule qui trouve lui, que fumer n'est qu'un plaisir.
Alors, après m'être penchée sur le syndrome de manque et mis en place une panoplie d'outils, je dois commencer à sérieusement penser à me préparer aux situations de rechutes de façon à renforcer ma motivation. Il faut que j'apprenne tant de choses !
Pour cela, j'ai passé le test de Horn qui permet de savoir pourquoi je fumais, de façon à pouvoir cibler les situations personnelles de rechutes potentielles. Le résultat du test permet de cibler ce que l'on recherchait en fumant : la stimulation, le plaisir du geste, la relaxation, le soutien, le besoin absolu, l'habitude acquise.
- La compagnie de fumeurs
C'est à mon avis le pire des cas. Je me vois mal sortir avec mon quartier de pomme et regarder le fumeur ami en train de tirer sur sa clope, encore magiquement attirante pour moi. C'est clair !
Pour certains, les pensées d'économie financière et d'apport sur la santé est un répulsif suffisant. Ils pourront dire "non merci je ne fume plus" même si on leur tend une cigarette.
Pour moi, c'est une illusion. Je sais que mon diablotin assis sur une de mes épaules depuis 2 semaines trouvera de très bons arguments qui ne parviendront pas à contredire et repousser les arguments issus de ma motivation à m'arrêter.
Donc, il me faut une stratégie composée de multi outils axés sur l'envie de dire "oui " et non la nécessité de dire "non".
- Annoncer très vite à cet ami fumeur que je ne fume plus et que j'en suis à ma période encore incertaine d'essai.
- Prendre de la valériane officinale sous forme de tisane, de gélules ou d'huile essentielle. C'est une plante qui a de multiples vertus (antispasmodique, carminatif, diurétique, hypnotique, hypotendus, relaxant, apaisant, stimulant) et une particularité très intéressante : elle dénature le gout du tabac. Cela peut prévenir l'essai de cigarette.
- Un coup de stick au café vert dans le nez pour sentir autre chose que cette étrange (?) odeur de cigarette que je renifle maintenant à plus de 5m
- Bien regarder l'envie d'accompagner le fumeur en face, de façon à accueillir cette idée comme une réalité. Je dois apprendre à avoir des fumeurs autour de moi sans que je les accompagne dans leur geste, que j'apprenne un plaisir différent.
- Les repas, les moments d'apéritif ou de café
Il faut distinguer les repas quotidiens des repas entre amis.
Sur le quotidien, le plus facile est de partir dans l'action, c'est à dire, ne pas rester tranquillement assis et de choisir de s'occuper. Pour le moment café, je préfère prendre une tisane (Millepertuis, Lavande, Camomille ou Ginseng... ) qui agit sur les effets du syndrome de manque.
J'ai toujours considéré les tisanes comme le signe de la maladie (syndrome familial), alors cela me va parfaitement en ce moment et ma prise de tisane est tout à fait justifiée à mes yeux.
Le café, la vraie tasse de café, on verra après...
Le plus difficile est le repas entre amis, avec apéritif et café, même si ces amis ne fument pas. J'ai pris une telle habitude que la cigarette est présente, même quand elle est absente !
Donc là, ma stratégie est, à l'apéritif, de ne rien prendre et de regarder les autres boire et manger, en attendant le repas. Comme j'ai un état d'impatience renforcé actuellement, je me suis préparée un galet aromatique, déniché sur mon site préféré de vente d'huiles essentielles. Je l'ai arrosé d'un mélange d'Huile essentielle de Géranium Egypte et d'huile essentielle Camomille romaine, qui ont un effet coupe-faim.
Et, après le repas, inutile de m'exciter avec un café ou de prendre une tisane, autant utiliser tout de suite un doux comprimé de nicotine que je remplacerai par autre chose ou que je supprimerai ensuite, mais qui aujourd'hui encore m'est d'un secours incomparable.
Remplacer le café par un jus de fruit ou une autre boisson est quasiment impossible pour moi. Il faut que je supprime le plaisir, que je me l'interdise pour l'instant. Toute boisson, sauf la tisane à cause de sa connotation "maladie" a un effet identique pour moi : faire revenir l'envie de fumer au triple galop.
- le stress, le conflit ou l'inquiétude
Pour l'instant j'essaie d'éviter toutes ces situations. Mais évidemment c'est un leurre. Le stress ou l'inquiétude est quasi quotidien en somme. Alors j'ai choisi des huiles essentielles aux odeurs très fortes : Petitgrain bigaradier ou Eucalyptus Globulus.
- l'ennui
C'est une situation souvent citée dans les rechutes. Je pensais y être à l'abri, mais pas du tout parce que, même occupée, j'ai l'impression qu'il me manque quelque chose à l'action. C'est vrai que j'interrompais mon action pour aller fumer. C'est sans doute de là qu'est née mon impression d'ennui.
Alors un petit coup de stick au café vert dans le nez et hop ! je continue à agir et l'impression d'ennui s'en va.
Envie impérieuse de fumer
Je lis un peu partout que l'envie impérieuse de fumer ne dure généralement pas plus de deux minutes. J'ai testé : 6 minutes si on ne fait rien, 4 minutes si je bois un verre d'eau, 30 secondes à peine avec un comprimé à la nicotine.
Au bout de ces 14 jours d'abstinence, l'envie se focalise maintenant uniquement après les repas et les grands moments de comportements conditionnés.
Lutter contre ce diablotin qui ne pense encore qu'à m'embêter n'est ni chose facile ni chose agréable. J'ai vraiment l'impression de mener une guerre contre moi même.
Pour me réconforter, je me relis les bienfaits déjà acquis, ces changements du métabolisme qui guident ma motivation.
Mais certains bienfaits, déjà en place, ne sont pas visibles, comme l'élimination du monoxyde de carbone contenu dans mon corps ou le retour à la normale de ma pression sanguine ou la stabilisation de mon rythme cardiaque.
Il est dit que je devrais avoir une meilleure qualité de vie déjà : activité physique, goût et odorat. C'est tout à fait vrai pour le goût et l'odorat, mais pas vraiment pour l'activité physique. Cette impression d'être fatiguée est certainement due à mon manque de sommeil et à cette perte de plaisir qui me mine.
Je dois pourtant moi, reconnaitre qu'il y a deux gros avantages que je vois déjà. Tout le monde me dit que j'ai bonne mine en ce moment et mon dentiste m'a félicité pour mes dents bien propres, sans plaque dentaire.
Pour me réconforter aussi, je regarde tout ce que je gagne à ne pas fumer.
Ma pharmacie a rudement doublé !!!!
J'ai un tas de petites bouteilles et je joue à la marchande, au pharmacien, au laborantin...
Je ne cours plus chez le buraliste, en prévoyant ses jours de fermeture.
Je n'ai plus besoin de vider mon cendrier, de craindre l'incendie, de redouter les mauvaises odeurs.
De ce côté là, c'est super agréable ! C'est indéniable !
Pour le reste, ce manque qui vient en bouffées, ce sommeil court et agité, ces ballonnements d'estomac, ces impatiences irraisonnées, cette fatigue, ce découragement ... il faut attendre, prendre patience.
J'en ai pris mon parti et je crois que je suis prête à me dire que je vais gagner. Gagner sur moi, gagner pour moi.
Ce n'est plus "il le faut", mais "je le dois parce que je le vaux bien" hein ?
En prime, je vous donne les liens vers le le sketch de Gad Elmaleh ;
La clope, partie 2 n'est plus disponible pour une réclamation pour atteinte aux droits d'auteur réclamée par TF1.