Cette expérience que je vais raconter est très personnelle et je suis consciente qu'elle n'est que le reflet d'une histoire à un moment T sans pouvoir en déduire une règle générale.

Mais cette histoire a été pour moi une vraie aventure en deux temps :

- la recherche de la maison

- la recherche des meubles de la maison.

Dans la première histoire, je me suis moins amusée que dans la seconde parce que je suis plutôt aller de déconvenue en déconvenue.

La recherche de la maison.

Sur le site, il y a un paramètre que j'aime beaucoup, c'est le mot clé. Très très utile pour faire un premier tri après avoir coché la région, le département, le prix, le type de ce que l'on cherche.

Le second paramètre que j'aime est celui qui permet de différencier très facilement les annonces de particuliers des annonces de professionnels.

Et sur le site, on trouve de tout.

Ceux qui postent une seule photo prise la nuit et dans le brouillard (jexagère un peu ...)

Ceux qui postent trois photos pratiquement identiques

Ceux qui en mettent des tartines et ceux qui sont laconiques à l'extrême...

Ceux qui exigent qu'on les appelle, histoire de déceler à la voix le vrai locataire ...

Mais qu'à cela ne tienne, je suis partie en quête de la perle rare. La maison en pleine campagne, située dans un hameau et non un village, avec des vaches autour, c'est à dire ni des champs cultivés ni des vignes, mais du vert à perte de vue. La maison avec une cheminée, un jardin accessible de plein pied et une cuisine séparée. 

Oups !

J'ai alors commencé mon marathon kilométrique pour découvrir des trucs qui n'avaient ni queue ni tête.

- Et le jardin ?

- Il est là bas, de l'autre côté de la rue...

- Et là, vous avez la citerne de gaz.

- Oh, c'est dommage de l'avoir posée juste devant la fenêtre de la chambre. On ne voit même plus les prés.

- Oui oui, c'est du lino par terre. C'est plus propre que les tomettes qu'il y avait avant.

- Et pourquoi du lino vert bouteille ?

- Oui, dans la cuisine, autrefois, c'était ce poele qui chauffait toute la maison. Maintenant, il ne sert plus. On peut l'enlever si vous voulez. Mais il est très très lourd et je ne sais pas qui va pouvoir le faire.

- Effectivement il est gros et occupe la moitié de la cuisine.

- Bon, alors si vous prenez la maison, je vous demande d'entretenir le jardin. C'était le jardin de ma mère et vous voyez dans quel état, les locataires l'ont mis. En plus, je vous demande de ne pas faire de fête parce qu'on habite tout à côté. Alors vous comprenez, on est à la campagne...Et puis...

- Elle vous plait ?

- Pas vraiment. Je trouve le loyer un peu cher.

- On peut en parler si vous voulez.

- Hum. Merci. Mais si je cherche une maison à ce prix, j'en attends justement des prestations correspondant au prix.

- C'est vrai, c'est un inconvénient. Mais les voisins sont sympas et ils ne vous diront rien chaque fois que vous passerez dans leur jardin pour aller dans le votre.

- Et cette porte là ?

- Ah, elle est condamnée. C'est le propriétaire qui y met ses affaires. Mais chaque fois qu'il passera, il vous préviendra.

Mais rassurez vous, j'ai fini par dénicher la demi perle rare.

La recherche des meubles

Cette recherche là fut une aventure extraordinaire. Extraordinaire par le défi que je m'étais lancée.

Il fallait que je meuble entièrement cette maison de 4 chambres en disposant uniquement de deux jours de location de camion.

Il fallait que je la meuble avec des objets d'occasion, en saisissant que ce qui était saisissable au présent, c'est à dire que je me contente de prendre ce qui était à prendre m'obligeant à minimiser mes exigences esthétiques, tout en tentant de créer une certaine harmonie.

- Votre meuble est il toujours disponible ?

J'ai du la poser une centaine de fois cette question.

Bien sur, il y a des gens qui ne répondent jamais, me laissant supposer que leur meuble n'est plus disponible, tout en ne retirant pas leur annonce. 

Bien sur, il y a les fantaisistes qui n'hésitent pas à suréavaluer leur très cher objet.

Bien sur, il y a des petits malins qui demandent de l'argent pour le réserver.

Bien sur, il y a les étourdies qui ont oublié de dire que leur meuble était abîmé, qu'il manquait une étagère, que la porte n'avait pas de bouton..

Bien sur, il y a des inconséquents qui oublient d'être au rendez vous et s'étonnent qu'on ne puisse pas repasser un autre jour.

Bien sur, il y a des paranos qui ne donnent leur nom que lorqu'on est au pied de leur immeuble.

Bien sur, il y a les opportunistes qui annoncent au dernier moment que le meuble vient d'être vendu...

Mais il y a beaucoup de gens vraiment sympas, vraiment "normaux", ceux avec qui, tout se passe selon des codes sociaux informels...Un bonjour, un mot gentil, une aide appréciable, une confiance...

Et c'est grâce à eux que j'ai tout trouvé et que j'ai tout "ramassé" sur deux jours en parcourant en tout sens, Lyon ville et Lyon banlieue, allant même jusqu'à Belleville et Villefranche.

Comme tout se vend et tout s'achète, j'ai profité du camion pour prendre le superflu, l'agréable, l'esthétique.

Et, dans cette aventure, il n'y a rien à jeter. L'idée était formidable et le résultat aussi.

4 ans sans chien..

2 ans pour me demander si je reprenais un chien...

6 mois à tourner autour de l'idée de reprendre un chien ou ne pas en reprendre...

2 mois pour choisir une race conforme à mes contraintes et mes projets de vie ...

2 jours pour surfer chien ...

1 jour pour aller le chercher.

La race du chien

C'est bien sur par rapport à notre vie que nous pouvons choisir une race de chien.

Pour moi, il me fallait un chien petit c'est à dire pas plus de 5kg pour qu'il puisse prendre l'avion avec moi sans avoir besoin de voyager en soute. En plus un chien de moins de 5kg, ça peut se porter sur le dos dans un sac adéquat et me permettre de le faire passer dans certains endroits

Pour moi, il me fallait un petit chien qui ne se prend pas pour un grand, c'est à dire qui n'aboie pas à la moindre arrivée de gens chez moi.

Pour moi, il me fallait un chien joyeux et courageux, capable de marcher avec l'âne ou simplement avec moi quand je décide de faire une randonnée.

Alors j'ai opté : King Charles.

La recherche du chien

Mais le chien King Charles est un chien "à la mode", très recherché, très demandé et donc très cher. Pas moins de 600 euros dans les meilleurs cas et pouvant aller jusqu'à 1800 euros. Moi un LOF, ce n'est pas ce que je demande. Je veux un petit chien, pas une bête de concours, juste un compagnon de vie.

Un fois déterminée la race, il me fallait trouver le chien. Exit (pour une fois) les chiens abandonnés, trop difficile (Je dis trop difficile mais pas impossible) à ré éduquer dans le sens de mes projets de vie. 

J'ai donc tablé côté éleveurs...

Si l'arnaque existe dans la recherche amoureuse, du genre "je suis bloquée à la frontière, il me faudrait 1000 euros pour passer..", la même, à quelques détails près, existe aussi pour les chiens.

"Vends chiot King Charles non LOF 200€".

Après renseignements, cette personne qui se dit domiciliée en Bourgogne m'annonce qu'en fait elle est au Bénin pour affaires (avec les chiots ! MDR !) et que je ne paierai que le transport, c'est à dire les 200 euros demandés. J'ai même droit à une série de photos qui représentent des chiots super bien photographiés, super photogéniques et super "craquants".Je suppose qu'après le paiement des 200 euros, il faudra ajouter une certaine somme pour "débloquer" le chiot en douane !!!

Mais mon acharnement de surveillance des sites d'annonces fut payant, car je tombe enfin sur une annonce intéressante :

"Petit chien croisé, pucé et vacciné : 400€"

Je tente ma chance (le principe étant d'être le premier à répondre) et ... samedi matin, je pars à Vals les Bains, commune de l'Ardèche, connue pour son casino des jeux, là où justement l'éleveur me donne rendez-vous. 

Et je prends livraison de ma petite chienne née le 28 février 2012, croisée King Charles - Chihuahua, que j'ai prénommée LADY, sans tenir compte du fait que normalement, les noms de chiens et chats, cuvée 2012, doivent commencer par "H". La liberté commence ici. La lettre "H" ne m'inspirait pas. 

La voici : 

Je suis en train de découvrir une installation absolument géantissime :l'HAD (hospitalisation à domicile)!

Extrêmement précis comme service, très encadré avec tout un tas de sigles, de protocoles et métiers divers et variés qui à la fois gravitent autour et le bâtissent.

Mode d'emploi, côté malade (Pour en savoir  plus côté administration, voir la page du Service public):

Le médecin qui vous a hospitalisé juge que vous n'avez besoin que de soins ponctuels et prévisibles qui ne nécessitent plus l'infrastructure d'un hôpital.

Il vous signe un bon de sortie tandis que l'infirmière de l'hôpital fixe avec le service HAD de la région le cadre de l'intervention à domicile.

Encore un peu ensuqué de toutes les misères que l'on vous a faites, que vous avez subies, tout à votre joie de penser à la sortie imminente, vous écoutez d'une oreille distraite, les mesures que l'on prend pour vous et que l'on installe chez vous. Autrement dit, la machine HAD se met en marche tandis que vous humez l'air de la liberté retrouvée.

Pas complètement guéri, mais en forme suffisante pour sortir de cet enfer blanc (oui, je sais... j'ai un a priori passablement négatif de cet endroit...), vous attendez dans votre chambre d'hôpital l'arrivée imminente du taxi-man qui doit venir vous chercher.

Muni de votre bon de sortie, vous voilà transportés jusque chez vous, en VSL  (Véhicule Léger Sanitaire). Pour les communs des mortels comme moi, c'est une voiture qui a la forme d'un taxi, avec un taximan chargé d'une mission dont il doit rendre compte avec une précision toute administrative sur un formulaire adéquat qu'on vous demande parfois de signer;

Une fois chez vous, débarquent alors l'infirmière cadre et son infirmière libérale. C'est là que vous apprenez qu'il y a les in et les out, les in HAD, complètement rattachés à ce service et les out HAD, libéraux qui ont un contrat avec l'HAD. Tandis qu'elles commencent à vous expliquer tout ça, qu'elles énumèrent tous les soins prévus par votre gentil médecin que vous allez recevoir, grâce à eux, qu'elles vous indiquent et organisent tous les médicaments qu'il faudra prendre tout seul comme le grand que vous êtes soudain devenu, le ballet des services  annexes à la santé commence également. Sonnent alors chez moi, 

un gentil monsieur et sa poubelle de produits médicamenteux,

suivi d'un gentil livreur et sa table super cooooooooool, que je me suis empressée d'installer dans la cour avec la poubelle. (Ce n'est pas vraiment le style de mon mobilier LOL)

suivi d'un informaticien qui installe un magnifique ordinateur uniquement prévu pour la liaison entre mon domicile et l'HAD...

suivi d'un pharmacien qui vous encombre lui aussi d'un énorme carton contenant tout le nécessaire aux soins : pansements, médicaments, tensiomètre, stéthoscope ....

Tout ce petit monde tourbillonne autour de vous, conquérant un petit morceau de votre territoire et puis .... pffffffuit, une fois partis, l'air de la liberté prend un vrai air de réalité vraie.

Je suis chez moi !

Mais c'est comme à l'hôpital. En deux jours, on a pris le rythme. L'infirmière tous les matins à heures fixes. L'infirmière cadre le lundi. Le laboratoire le mardi. Le pansement le mardi et le vendredi.  Le changement de poubelles le jeudi. Le médecin le vendredi. Et on recommence une semaine !

Mais c'est comme à l'hôpital, il n'y a rien à dire, rien à faire. Le médecin passe, scanne son ordonnance pour la faxer et quelques heures après, la pharmacie sonne à la porte avec les doses exactes du médicament souhaité.Vous avez un rendez vous prévu ? Pas de souci, une heure avant, le taximan sonne à la porte et vous emmène à l'hôpital, attend que vous subissiez les soins ou que vous ayez eu votre consultation pour finalement vous raccompagnez chez vous.

Mais c'est comme à l'hôpital, il n'y a rien à programmer. Les rendez de suivi sont planifiés et orchestrés, avec la panoplie d'actions qui va avec : médicaments et transports.

Mais c'est presque comme à l'hôpital. On peut sonner l'HAD en cas de souci, d'ennui, de problème, de cafard, de stress... C'est l'hôpital en hotline ! 24h/24, 7j/7 !

Mais c'est pas comme à l'hôpital. Pas de réveil pour une prise de température ultra matinal, pas de passage et repassage et dépassage de gens armés d'une mission, tous plus importants que les autres, pas d'heures passées à regarder les mouches volées, à guetter le pas connu des visiteurs potentiels, pas de vue tristounette sur un mur gris... rien que ma maison, mon chat, mon lit, mon ordi et sa connexion Illimitée !

Mais ce n'est pas comme à l'hôpital, vous voilà responsable de vous mêmes en somme.  Vous prenez les médicaments et vous indiquez que vous les avez pris (ou pas pris), vous cotez votre douleur tous les matins et tout ces renseignements entrent sur un classeur personnel qui contient tout, en passant par les ordonnances, les observations des médecins, infirmiers et autres personnels de santé qui se relayent pour me réconcilier avec l'hôpital !

Ce matin, la neige feutre tous les bruits.

Lyon est sous la neige.

Ma rue.

Ma cour.

C'est beau mais je n'en ai pas les inconvénients...

Sauf si le livreur ne peut pas venir !