Hé ben dis donc, me voilà parée au début de mon aventure !
Après mon voyage en Inde, je me suis mise à penser (ça m'arrive !) que j'avais envie de faire un tour du monde. Alors, dans cette idée de réaliser ce rêve d'ici 3 à 7 ans (au mieux, au pire...), je pars en Chine avec cet esprit de voyage globe-trotter. Un voyage globe-trotter est un voyage préparé dans l'esprit d'accueillir les aléas, les imprévus, les coups de fortune et les coups durs.
Bon, préparation matériel en premier. La plus facile et la plus éclatante sur le point de l'ego puisqu'il s'agit d'acheter.
Premier achat, un sac à dos :
multipoches, fait pour les femmes : armature adaptée au dos féminin (:0014:) et poches petites et grandes partout ! J'ajoute à ça des sacs, petits et grands, car comme me l'a fait remarqué mon psy, j'aime que les choses soient contenues dans des sacs, eux mêmes contenus dans des sacs pour venir s'insérer dans un sac !
Deuxième achat, un ordinateur nomade
Là, c'est sublime, je l'ai testé pour mon grand week end en Crète et j'avoue que la geek que je suis est complètement ravie ! C'est, je pense, le plus bel achat que je me suis fait, qui correspond exactement à ma notion d'envie et de besoin. Quel plaisir de regarder un film pendant le voyage en avion avec une compagnie low cost qui facture 3 € un film sans intérêt. Quel plaisir d'être dans sa chambre d'hôtel en pouvant surfer sur la Toile... Quel plaisir de gérer tranquillement ses photos journalières, en buvant une bière à la terrasse d'un café lointain ou en dégustant une glace ! Rien à redire, je suis enthousiasmée, sachant qu'il n'est pas un ordinateur à part entière, juste ce dont j'ai besoin et envie quand je pars quelque part, ailleurs ...
Troisième achat : une liseuse
J'ai longtemps hésité. Les liseuses n'en sont qu'à leur balbutiement...
Sûr et certain, il faut bien analyser le besoin avant d'en avoir envie et de concrétiser ce besoin et cette envie.
Notre façon de lire est conceptualisé depuis 2000 ans... déjà mise à mal par la naissance de la Toile... Au début il y a eu le papyrus, ancêtre du livre. Livre peu à peu démocratisé qui a peu à peu envahi la vie quotidienne. Pour plus de précision, vous pouvez lire ce texte éminemment intéressant : Du papyrus à l'hypertexte
Il y a un contrat de lecture qui lie le lecteur à son auteur qui dépend du support, de la forme du texte et de la position du lecteur. C'est un contrat de lecture linéaire et ce contrat de lecture est pratiquement impossible de le penser en numérique. Or, la liseuse de Sony permet de lire en linéaire... C'est ce qui m'a permis de choisir entre les différentes liseuses proposées. Parce que je sentais bien que mon habitude de lecture y trouvait sa solution.
J'ai déjà vaguement modifié cette habitude en lisant les pdf ou les articles de journaux ou même les articles de blog sur mon ordinateur. Sans tourner les pages, par un simple clic, je vais de la page lue à la page suivante. Mon habitude s'est modifiée peu à peu, même si j'emporte encore un livre dans mon lit et ne pense même pas une seconde à emporter mon ordinateur nomade pour y lire en pdf le document qui m'intéresse.
En partant en Inde, j'ai mis dans mes bagages deux gros romans. Deux romans passionnants, de ces livres que l'on lit jusqu'à épuisement... Mais, par peur de manquer, je faisais comme Pierrette au marché : trois pages en avant, deux pages en arrière... manière d'économiser les pages de peur de manquer de lecture. Je suis de ces personnes qui ne peuvent envisager une journée sans lire, une soirée sans lecture. Or, partir avec un sac à dos, c'est forcément imaginer le remplissage de l'espace. Les vêtements, les indispensables soins, les appareils et leur batterie. La peur de manquer de lecture (je me vois mal lire en anglais et encore moins en mandarin!) m'a fait opter pour une liseuse.
Mais quelle liseuse ? J'ai longuement hésité entre la Booken Opus et la Sony Reader et la Sony a remporté mon choix à cause de la compatibilité de formats de livres et la tactilité de l'objet.
Mais ce n'est pas le tout d'acheter une liseuse, qui se résume à l'achat du meuble sans son contenu. Après acquisition, il faut réfléchir à ce que l'on va y mettre dans cette liseuse. Et, là, le problème est plus mercantile que moral.
Sur le marché, il y a des livres qui valent aussi chers, voire plus cher ! que les plus chers des livres. Par exemple, un livre de Stephen King je ne l'ai jamais acheté à plus de 7 euros, prix du livre de poche. Or un même livre de King proposé au téléchargement est facturé 22 euros ! Dément ! Reste alors les livres gratuits ! si on s'abstient de passer par le chargement illégal qui n'est pas encore très large et qui de toute façon pose le problème de la conversion non en terme financier mais en terme de temps.
Et là, sur "ebooks gratuits" stupeur, je m'apprête à lire des auteurs que j'avais un peu oubliés et mis de côté, comme Dostoïevski, Gogol et Bernanos, Gide, Zola, auteurs dont j'avais dévoré les livres dans une vie antérieure (lol) et que je ne pensais pas relire ou lire avant ma quatre-vingt-dixième année.
Je découvre aussi que l'on peut avoir accès à une multitude d'oeuvres sur le site "Les classiques de sciences sociales" que j'avais un peu laissées de côté, Deleuze, Bergson, Durkheim, Freud...
C'est étrange ce sentiment de partir avec un liseuse pleine de livres majeurs que je n'aurais certainement pas emportés avec moi, sans cet objet dernier cri de la technologie en pleine expansion.
Reste alors, comme devant toute nouveauté, le poids de la langue. Dans les années 70, on parlait de walkman pour le mot français de "baladeur" enfin adopté. On parle de courriel et de pourriel pour courrier électronique et spam... Il faut donc parler de liseuse pour reader et de livrel pour ebook.
Allez hop ! Dans mon sac, une liseuse avec 26 livrels dont La Bible, une trilogie de science fiction non publiée par un auteur contemporain, juste offert aux autres dans un esprit ouvert à la culture pour tous (ce qui est une notion complètement hermétique de la fnac par exemple qui démontre par là, quoiqu'elle en dise qu'elle est avant tout une entreprise mercantile et non une association généreuse) qui me semble d'une belle écriture et me passionne dès la seconde page et 20 livres tombés dans le domaine public de mes auteurs chéris....
Me reste à modifier ma façon de lire, de tourner les pages... et accepter le contrat de lecture que l'on me propose. 2000 ans d'histoire à adapter à mon mode de vie !