Entre Delhi et Nawalagarh, lieu de notre première nuit, la route est faite de trous, de chicanes, de ralentisseurs, de péages. Si on ajoute la circulation dense, les hommes et les animaux sur les côtés, on comprend vite pourquoi il faut compter une heure pour faire 50 km… Sur la route tout circule : les camions, les bus, les voitures, les charrettes tirés par les ânes ou les dromadaires, les motos, les vélos, les rickshaw.
Mais circulation dense ou pas, si le chauffeur décide de doubler, il double. La manœuvre est simple :
1 collez le véhicule qui précède.
2. klaxonnez et déportez-vous
3. Si aucun véhicule n’est en face, du moins aucun véhicule de même taille ou plus gros, alors dépassez en klaxonnant (c'est indispensable ! une voiture qui ne klaxonne pas n'existe pas !). Cependant, si en cours de manœuvre, alors que vous occupez toute la partie droite de la route (en Inde on roule comme les Anglais bien sur !), un homme vous gêne, alors klaxonnez plus fort. Si par contre c’est un animal et que l’animal ne semble pas se pousser, alors il convient de se rabattre et de refaire la manœuvre plus tard.
Il est nécessaire de se rabattre si le véhicule en face lorsque vous vous déboitez pour doubler, est plus gros, trop près ou vous fait des appels de phares véhéments…
Après Mandawa (proche du lieu de notre première étape), la route est nettement plus asphaltée. C’est une route nationale, mieux entretenue donc mais pas forcément plus large. La circulation est moins dense, mais devient plus intense à quelques kilomètres des villes que l’on traverse. Sur la route, toujours les mêmes.
Les hommes marchent, les vaches marchent. Les moutons s’amusent, les chèvres traversent. Nous roulons largement à 80 km`h. Mais notre moyenne reste à 50 ! Le passage des villes nous freine terriblement, car les traverser relève du défi et il faut bien reconnaître la dextérité du chauffeur en cette occasion. Une ville (leur taille varie entre 40 000 habitants et 150 000 dans le Rajasthan) est une véritable fourmilière où chacun poursuit son but unique comme s’il était unique lui-même.
Le klaxon fait loi encore plus facilement, même si j’avoue que parfois je ne sais pas d’où vient le klaxon, car tout le monde klaxonnant ensemble, on finit par ne plus savoir qui klaxonne et qui ne klaxonne pas. Ajoutons que parfois les rues ont la largeur d’une voiture sans que celle-ci soit déclarée sens unique. Parfois, ce sont les carrefours qui ne parviennent pas à contenir tout le monde : hommes, animaux, véhicules, vendeurs… et les voitures, les bus jouent au pousse pousse en avançant collés-serrés, tandis que la foule, celle qui marche et celle qui regarde comble les moindres vides.. Alors ne parlons pas de la présence dans tout ce foutoir d’une vache ou d’une chèvre ! par exemple, sur la photo, il faut bien voir que nous sommes en voiture et que nous allons passer, malgré la foule qui avance vers nous.
Sur la route aussi, le plus étrange est la vache parce qu’elle marche, insouciante et majestueuse, fière et altière…
Après Bikaner, nous sommes encore à plus de 300 km de notre destination : Jaisalmer. Le paysage change, le désert est proche.
Les arbres se raréfient, se rabougrissent. Les villes sont moins nombreuses, les villages plus fréquents. La circulation aussi est moins dense. Les hommes marchent en groupe plus souvent.
Seuls les animaux deviennent plus nombreux. Ils sont souvent en troupeaux et il n’est pas rare que l’on soit obligés de freiner parce que l’un des animaux du troupeau a décidé que l’herbe en face était plus verte ou que s’étaler sur la route était la meilleure idée de la journée. Le chauffeur alors freine de toutes ses forces, entraînant tous les objets vers l’avant du véhicule.. Mais aucun animal n’est touché et notre mini bus reprend sa vitesse de croisière.