La poule domestique, gallus gallus domesticus, est une sous-espèce d'oiseau de l'ordre des Galliformes. Elle est issue par domestication d'une poule de la jungle d'Asie du Sud-Est. D'abord élevée comme animal d'agrément ou de combat, elle est devenue animal élevé pour sa chair ou ses oeufs depuis 2000 ans. Ce n'est que depuis 50 ans, qu'elle est élevée à 80% en élevage intensif.
Le Conseil de l'Europe, préoccupé par la possibilité que les résultats des progrès en matière d'élevage et de biotechnologie puissent nuire au bien-être des volailles et considérant que certains systèmes utilisés, spécialement les systèmes de cages en batterie, ne répondent souvent pas aux besoins essentiels des animaux, a reconnu les besoins spécifiques des poules pondeuses.
La poule domestique est un animal social avec un rang hiérarchique stricte. Le groupe est généralement de 25 individus maximum.
Elle communique par des appels et des manifestations visuelles. La sagesse populaire lui reconnait cet aspect social, ce comportement de communication, puisqu'on dit que la poule cagnette ou caquette quand elle pond, claquette ou cloque quand elle parle à ses poussins dans l'œuf, clousse quand elle couve, crételle ou glousse quand elle converse avec ses "copines". Il lui arrive même, mais rarement, de chanter comme un coq.
La poule domestique a besoin de piquer et gratter le sol avant d'ingérer. Si ce comportement est contrarié, la poule développe des anomalies du comportement, c'est à dire des mouvements stéréotypés prolongés et une agressivité qui peut se concrétiser par du cannibalisme.
Pour réduire ce "bicage", certains utilisent la technique du "débecquage" (couper le bec) qui conduit à des pertes d'informations sensorielles et à la formation de névrome (une excroissance douloureuse).
2. La poule domestique a les comportements de confort et de toilettage de ses ancêtres de la jungle. Elle lisse ses plumes, c'est à dire les arrange, les nettoie et entretient la santé et la structure de ses plumes avec son bec. Elle étire ses ailes (surface de 1850 cm² minimum) et prend des bains de poussière. Les oiseaux auxquels aucun matériel n'est donné pour réaliser des bains dans la litière essayent de le faire avec des plumes et il est probable qu'une des causes du picage de plumes est l'absence de matériel et de conditions permettant ce type de bains.
3. La poule domestique présente des éléments de comportement normal de nidification et de ponte: examen du lieu de nidification, construction du nid, repos, déplacements accrus, cri avant la ponte, mouvements d'oviposition, position debout et caquetage. Le répertoire complet n'est observé que lorsqu'un site de nidification adéquat tel qu'une boîte est fourni, mais si cela n'est pas le cas, les comportements n'apparaissent que sous une forme réduite et l'on constate des anomalies du comportement telles que des déplacements stéréotypés prolongés.
En 2012 une nouvelle norme européenne relative à la protection des poules pondeuses va entrer en vigueur. Cette norme réglemente leur espace vital.
Aujourd'hui, les élevages de plus de 300 poules se conforment à la directive européenne de 1999 qui est entré en vigueur au 1er janvier 2002.
La directive fixait les exigences des cages, au cm près, distinguant les cages aménagées des cages non aménagées dites aussi conventionnelles.
À partir de 2012, les cages non aménagées (conventionnelles) de 550 cm² doivent disparaitre.
Les cages aménagées doivent répondre aux exigences suivantes :
- une mangeoire de 10 cm par poule
- un abreuvoir de 2,5 cm par poule
- un nid (espace séparé sans plancher métallique) pour 7 poules
- un perchoir de 15 cm par poule
- 250 cm² de litière par poule, litière représentant 1/3 de la surface au sol. Par calcul, cela donne une surface par poule de 750 cm².
- un dispositif pour raccourcir les ongles afin de limiter la fréquence des lésions et des blessures.
Pour vous donner une idée, la surface d'une feuille A4 est de 623,7 cm², celle d'un livre de poche de 192,5 cm².
Cela veut dire qu'une poule pondeuse élevée en cage peut compter à présent sur un espace vital d'une surface un peu plus grande qu'une feuille A4 sur laquelle vous posez un abreuvoir, une mangeoire et un nid.
Cela veut dire que les 37 millions de poules pondeuses qui vivent en ce moment sur une surface moins grande qu'une feuille A4, vont avoir la surface d'un livre de poche en plus !
Le bénéfice de cet aménagement, du côté de la directive, est une amélioration du bien être animal et du côté des éleveurs, une augmentation de la productivité. L'un parait-il entraînant le second.
Aux extrêmes, on trouve d'un côté les défenseurs du droit des animaux qui, comme moi, attendent la fin totale et sans réserve de tous les élevages des poules en cages en demandant non seulement le bien être mais le respect de l'animal, et de l'autre d'une part le producteur qui freine des deux pieds puisqu'il doit investir dans un nouvel équipement et d'autre part les producteurs de poules en cage qui tentent de justifier leur élevage en disant qu'une poule en cage est protégée de ses prédateurs (Oups ! lesquels ?)
À moins bien sûr que, réfléchissant à l'opportunité de bannir à jamais les élevages des poules en cage, poussés par moi, lui, elle, vous, encouragés par les grandes chaînes de distribution également qui commencent à refuser de leur acheter leur production, ces producteurs aient la riche idée de se tourner vers des formes d’élevage alternatives.
Pour la petite histoire, ces aménagements étant obligatoires, l'État prévoit des subventions (20% des investissements éligibles, plafonnés à 50.000€ ou à 2€ par poule) pour le remplacement des anciennes cages. Certains ont calculé le coût de cet aménagement de 12 à 25€ par poule. Exorbitant en somme ?
Mais, une poule pondeuse élevée en cage pondant 300 oeufs, le coût de l'oeuf pour le producteur obligé de modifier ses cages, devrait augmenter de 0,04 à 0,8 cts.
Le producteur d'oeufs issus de poules pondeuses élevées en cages va t il répercuter cette augmentation sur le consommateur ?
Vaste question !
Actuellement, le consommateur doit débourser environ 50 centimes de plus pour acheter 6 oeufs issus de poules élevées en plein air (pas forcément en élevage biologique, ni estampillés label rouge).
Ce qui veut dire qu'en payant un oeuf environ 10 cts plus cher, on a des chances de peser lourdement sur la productivité et d'agir pour mettre définitivement fin aux camps de concentration des poules.
Et ô bonheur ! Il arrive même que certaines marques d'œufs de batterie soient plus chères que des offres plein air.
- Nombre de poules pondeuses dans les élevages : 46 millions
- Nombre de poules pondeuses abattues chaque année : 40 millions
- Age de mise en place des poulettes : 18 semaines
- Nombre d'oeufs pondus par poule : 300 en moyenne sur une année
- Taux de mortalité en période de ponte : entre 5 et 12%
- Age d'abattage : de 68 à 74 semaines
- Mode d'élevage :
Comment produit on les oeufs en France ?
L’œuf de poule est de loin le plus consommé (production facile, régulière et peu coûteuse). Chaque français consomme en moyenne 250 œufs par an.
La France, premier producteur européen (15,5 milliards d’œufs par an) est au huitième rang mondial des pays les plus consommateurs d’œufs.
L’œuf représente l'un des aliments le plus nutritif. Il fournit, à coût modique, des protéines et plusieurs nutriments essentiels (deux œufs représentent l’équivalent d’une portion de 100 g de viande ou de poisson).
Depuis peu, l’œuf est considéré comme un allié minceur en facilitant la fonte graisseuse à condition de le manger le matin car c’est à ce moment que ses effets sont majorés.
L’œuf contient un fort taux de cholestérol alimentaire mais chez les personnes ne souffrant ni de diabète ni de maladies cardiovasculaires, la consommation d'oeuf n’entraîne aucune augmentation du taux de cholestérol sanguin.
L’élevage en batterie a un impact écologique beaucoup plus grands que leurs homologues de plein air si l’on tient compte de l’énergie, des transports, de la nourriture importée et autres intrants nécessaires. En outre, le fumier produit par les poules de ces élevages est une importante source de pollution des eaux de surface et souterraines, particulièrement en phosphore.
La situation en Europe
En Europe, les acteurs de la grande distribution multiplient les démarches d’assurance qualité en faveur du bien-être animal, en adoptant des politiques d’achat excluant les œufs de poules élevées en batterie. Ainsi, Carrefour, Champion, Cora, Lidl, Delhaize, Makro (Metro) en Belgique; Marks & Spencer, Sainsbury's, Waitrose au Royaume-Uni ; tous les supermarchés en Allemagne et aux Pays-Bas, en Autriche et en Suisse ne vendent plus d'oeufs provenant d'élevage en cage (normal puisque ces pays n'ont plus d'élevage en cage !).
Mais en France les enseignes de distribution françaises se prévalent souvent du respect du bien-être animal, sans présenter ouvertement d’avancées par rapport à la réglementation en vigueur (mais ça bouge !). Par contre, dans l’industrie des produits transformés ainsi que dans la restauration hors foyer, le bien-être animal et les conditions d'élevage des poules pondeuses commencent à être pris en considération. Dans l’ensemble des pays de l’UE, Unilever (pour ses marques Amora et Maille en France) a officiellement renoncé à recourir à des œufs de batterie pour confectionner ses sauces et mayonnaises. McDonald’s a pris des engagements similaires dans tous ses restaurants européens. Dans d’autres pays d’Europe, les restaurants Autogrill, IKEA, Starbucks, Subway ou Quick, les biscuits Dr Oetker, ou les cantines d’entreprise de Google, Microsoft, et celles du Parlement européen, affichent leur engagement en faveur des systèmes alternatifs à l’élevage en cage.
Les associations
Les grandes associations oeuvrant pour le respect de l'animal ont profité de l'échéance 2012 sur l'aménagement des cages pour mener un combat incitant les particuliers, les entreprises et les chaines de distribution à refuser l'achat et l'utilisation d'oeufs issus d'élevage en batterie.Il y a surtout la SPA, la L214 et la PMAF (Protection Mondiale des Animaux de la ferme).
L214 est une association née en 2003 sous le nom de Stop Gavage. L'association L214 informe le public sur les conditions de vie et de mort des animaux utilisés pour la consommation humaine. L'association lutte contre la souffrance et la mise à mort de centaines de millions d'animaux chaque année.
Cette année, L214 a lancé une campagne pour inciter les grandes surfaces à bannir de leurs rayons les oeufs de poules élevées en batterie de cages.
L'association L214 a convaincu Novotel de renoncer aux oeufs de code 3 pour son offre petit déjeuner et Auchan dans ses magasins de l'Est de la France de lancer une expérimentation en ne proposant plus d'oeufs issus d'élevage de poules en cage.
Aujourd'hui, le consommateur prend de plus en plus de poids sur les comportements des entreprises. Si on se mobilise, si les grandes surfaces appuient le mouvement de cette mobilisation, les producteurs qui doivent modifier leurs cages avant janvier 2012 et qui ne semblent pas vraiment bouger depuis 2002, pourraient être incités, contraints et forcés, à passer à un élevage alternatif.
Plusieurs actions sont possibles :
- ne plus acheter d'oeufs n°3
Si bien sûr on continue à en manger ou à en utiliser, l'action minimum consiste à dépenser 50 cts de plus par boite et à se tourner vers les autres oeufs.
Mais Attention aux mentions fantaisistes
Certaines images collées sur les boîtes d'oeufs évoquent une idée de nature, de campagne, de terroir. On peut avoir l'image d'une fermière jettant le grain à la volée.
Le vocabulaire employé renvoie à des valeurs éthiques : "œufs de basse-cour", "saveur d’antan", "œufs datés" ou "de ferme"
Les inscriptions obligatoires du mode d’élevage sont parfois portées en caractères minuscules.
Attention aussi aux oeufs cachés !
Les oeufs utilisés dans la fabrication de produits alimentaires proviennent le plus souvent de poules élevées en cage (sauf mention contraire sur l'emballage).
Attention aux oeufs en vrac (marchés et supermarchés)
Il arrive souvent que les oeufs vendus en vrac soient issus de poules élevées en batterie (code 3), n'oubliez pas de vérifier le code sur l'oeuf.
- Signer la pétition pour bannir TOUTES les cages
- Participer aux actions d'une association
Vous pouvez pour demander aux grandes surfaces de supprimer leur achat d'oeufs issus d'élevage en batterie.
- poster ou déposer une lettre de la SPA
- poster ou déposer une carte postale de la L214
Ajout du 25 juin 2011
Le 22 juin, la Ville de Paris privilégie dès à présent l’achat d’œufs issus de poules élevées en France et selon les principes de l’agriculture biologique (code 0) ou en plein air (code 1), pour la restauration collective des restaurants municipaux et scolaires, et ceci pour tous les plats qui en contiennent et également pour les ovoproduits.
